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Après plus de quarante ans de mariage, deux enfants et une vie bien remplie, Elsa et Dany n'aspirent à rien d'autre qu'à couler leur retraite, paisiblement, jusqu'à la fin des temps. La fin de leur temps !
C'est compter sans l'aveuglement et la cruauté du destin qui va frapper Dany. La maladie d'Alzheimer le condamne à une mort en pente douce mais pourtant inéluctable. Jour après jour, et malgré son courage, Elsa assistera, impuissante, à la descente aux enfers de l'homme qu'elle aime. Victime collatérale de ce mal implacable, elle le verra se perdre et sombrer peu à peu dans la démence, mal qui l'entraînera à son tour dans son sinistre sillage.

Victoire, une petite fille de la campagne, grandit au sein d'une famille d'ouvriers du textile de la Vallée de la Bruche. Elle subit la violence d'un père alcoolique, ainsi que la brutalité et la malveillance de sa maîtresse d'école. Ainsi dutant son enfance et son adolescence, Victoire oscillera entre colère et soumission, révolte et résignation. Mais tel le roseau pris sous la tempête, elle pliera sans rompre...

A Chmêck, petit village alsacien posé au pied de la forêt vosgienne, Nénette est connue comme le loup blanc. Cette fille et petite-fille de bistrotiers est à la fois une femme forte, mais elle est aussi très fleur bleue. Quand Nénette aime, c'est à fond. Quand elle déteste... mais elle ne déteste personne, Nénette. Dotée d'une bonne nature, elle est simple, généreuse, et ne connaît pas la rancune. Et pourtant, son parcours familial particulier aurait pu l'aigrir. Au contraire : son caractère heureux la fait aimer de tous...

Pierrot est né dans le val d'Argent, vallée alsacienne francophone, dans les années 1950. Ses racines sont à la fois ouvrière et terriennes : pour faire vivre sa famille, son père coiffe plusieurs casquettes : celle de paysan, de jardinier et d'ouvrier du textile bientôt au chômage. Pour ces gens modestes, les temps sont durs et ils tirent le diable par la queue. Pour l'enfant, là n'est pas le problème. Jamais il ne rougira des ses origines modestes. Au contraire, il en est fier ! Elles sont sa signature, son passeport ! Pour lui, le gros problème, ce sont les autres : ceux qui les méprisent, lui et sa famille paternelle en raison de leurs origines modestes et du fait qu'ils soient dialectophones, ceux qui le traitent de sale "boche", qui le bousculent et le maltraitent, dans la rue, dans la cour de l'école, et plus tard à l'internat...

« Sa venue au monde surprend tout le monde. À commencer par sa mère qui jure avoir ignoré être enceinte ! Au milieu du XXe siècle, une femme qui dit cela, forcément, elle ment ! D’autant que Léon est son cinquième enfant. Il surprend aussi son père : si sa femme lui a caché sa grossesse, c’est qu’elle l’a trompé. Alors, forcément, elle ment et le fruit de ses entrailles est pourri ! Au départ, Léon est une victime. Victime des préjugés, de l’ignorance : en 1956, le déni de grossesse, ça n’existe pas ! Victime de son père qui le rejette, le maltraite, le traite de bâtardà ».